Suite à la polémique déclenchée après la diffusion d’une séquence dans l’émission « Buzzer » sur RMC Sport, Dynamic Slashers est allé à la rencontre de celles qui font le spectacle sur les parquets de LFB. Le basket féminin est-il trop peu médiatisé et mis en valeur dans les médias ? Réponse avec différentes joueuses, acteurs et actrices du basket français.
La question de la médiatisation du basket féminin
Pour Mélissa Micaletto, meneuse de jeu au Sainte-Savine Basket, cette séquence est plus que regrettable :
« Je trouve ça dommage qu’on en soit encore là en 2019 et surtout avec tous les résultats qu’a déjà pu amener le basket féminin.. Depuis 2009 nous en cessons d’être sur les podiums internationaux »
Pour la présidente de Basket Landes, Marie-Laure Lafargue, il faut plus de visibilité pour le basket féminin :
« Contrairement au football ou au rugby féminin, les médias traditionnels ne s’intéressent pas suffisamment au basket féminin. Aujourd’hui, l’objectif est d’avoir une visibilité la plus large possible. Le but est de pouvoir créer un rendez-vous régulier avec si possible la diffusion hebdomadaire d’une rencontre. »
Paco Laulhé, coach des filles de l’US Orthez et récent vainqueur de la Coupe de France, pointe le manque de médiatisation mais souligne que les filles doivent prendre exemple sur la jeune génération :
« C’est évident qu’il y a un vrai creusé en termes de médiatisation. Les filles auraient même intérêt à jouer un peu plus que l’on peut espérer parce qu’elles ont aussi les arguments. Aujourd’hui, des joueuses comme Marine Johannès ou Lisa Berkani vont permettre à la nouvelle génération un mimétisme hyper intéressant et d’ouvrir davantage de créativité dans le jeu. Il y a des choses à voir. »
Emma Meesseman, internationale belge et joueuse en WNBA, espère un investissement important et la diffusion de plus en plus récurrente de matchs de basket féminin :
« Si on investit en diffusant les matches, en mobilisant davantage de journalistes pour le basket, il y aura forcément plus d’attractivité et ainsi plus des sponsors. Il y aura un retour sur investissement à moyen et long terme. Le basket est un beau sport donc j’en suis sûre que les personnes à la maison veulent voir plus des matches. »
Léa Glattard, jeune arbitre, souligne elle-aussi le manque de médiatisation et affirme qu’il faut avoir du caractère pour arbitrer, surtout quand on est une femme :
« Certains hommes ont du mal à accepter une autorité féminine et d’autres essaient de vous amadouer pendant le match. Quand on est une femme, on doit s’imposer et montrer qu’on a du caractère. »
Favoriser la gratuité
Nombreuses sont les personnes interrogées qui sont favorables à rendre accessible gratuitement la diffusion des rencontres de basket, à l’image de la meneuse de l’ACLPAB Calais, Onayssa Sbahi :
« Il faut sensibiliser les gens, en parler le plus possible, inviter des personnes qui ne sont pas trop sport féminin pour les faire changer d’avis et avoir une image positive. Et justement en faisant payer pour regarder un match féminin c’est sûr qu’il n’y aura personne ou presque personne au rendez-vous, mais justement donner un accès gratuit pour inciter les personnes à regarder. »
Des clubs français très attractifs
De plus en plus de joueuses internationales jouent en France. Basket Landes a attiré Céline Dumerc comme l’indique Marie-Laure Lafargue :
« Nous sommes sur une terre de rugby où Basket Landes vit dans l’ombre de l’Elan Béarnais. Basket Landes dispose du 7ème budget de LFB avec 1,487 millions d’euros. Champion de France NF1 en 2008, c’est un club très attractif qui est capable de faire venir les meilleures joueuses : l’exemple type reste celui de Céline Dumerc. »
Le championnat est très attractif comme a pu le constater Onayssa Sbahi, meneuse de l’ACLPAB Calais :
« Le championnat français attire de très bonnes joueuses oui. On peut citer : Ana Dabović qui joue cette saison à Montpellier, Céline Dumerc à Basket Landes ou encore Marine Johannès à Bourges. »
Toutes les personnes interrogées sont unanimes et souhaitent davantage de visibilité dans les médias pour le basket féminin même si le fossé est encore énorme par rapport au football ou au rugby féminin.
Propos recueillis par Dimitri VOITURIN
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